Le Loroux sous la Révolution française
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Le Loroux sous la Révolution française
Le journal Ouest-France a publié une série d'article sur le Loroux (le plus petit pays vendéen, coincé entre la Loire et la Sèvre nantaise, et débordant vers les Mauges) au temps des Guerres de Vendée. Voici le premier, Le 11 mars 1793, l'insurrection commence au Loroux
Qu'ils soient notables ou simples citoyens ; qu'ils soient patriotes ou royalistes, de nombreux Lorousains se sont retrouvés impliqués après la Révolution française.
Dès le 6 mars 1793, on désigne, sur tout le territoire, les commissaires qui iront dans chaque commune le dimanche suivant pour organiser la garde nationale par canton. Ordonnée par la convention, l'opération vise à recenser la population virile pour préparer la levée des 300 000 hommes nécessaires. « Suivant la clé de répartition, pour le seul district de Clisson, ce sont 626 hommes que les autorités doivent trouver, dont 42 d'entre eux doivent provenir de la seule commune du Loroux-Bottereau », note l'historien lorousain Louis Bossard.
Né au Loroux et devenu avocat au parlement, c'est Jean-Julien Grasset, président du tribunal du district de Clisson, que l'on désigne pour assurer la tâche programmée le 10 mars 1793. « Il s'en acquitta avec zèle et fermeté, malgré la fermentation qui commençait à éclater », souligne le 20 juin 1794, la municipalité patriote. « Jean-julien Grasset assista le même jour à la fête que l'on donna au Loroux, à la mémoire du Sieur Pelletier (1) », signale Louis Bossard. Ce même dimanche, les commissaires sont insultés, maltraités et obligés de prendre la fuite dans toutes les communes du district de Clisson. Toutes, sauf trois : Le Loroux, Mouzillon et Le Pallet.
Mais dès le lendemain, le 11 mars 1793, l'insurrection au Loroux-Bottereau. Une centaine de patriotes lorousains sont arrêtés, dont trois femmes et quatre gendarmes. De 200 à 300 prisonniers, venant de tout le secteur, se retrouvent enfermés dans la chapelle Saint-Laurent, qui sert aussi de mairie à la municipalité. « À la tête des insurgés, se trouvent l'ancien maire et notaire, Antoine-Marie Tiger, le maître d'école, Julien Prodhomme, et l'intendant de la Haie-Bottereau, Pierre-Joseph Dufresnoy ». Ce dernier, déjà à la tête de plusieurs centaines d'hommes, dirige aussi l'insurrection des communes de Landemont et de Champtoceaux. « Il périra dans sa seigneurie de la Haie-Bottereau, le 20 janvier 1794 », conclut Louis Bossard.
(1) Marquis de Saint Fargeau et député de l'Yonne, le sieur Pelletier a voté la mort du roi. Assassiné par un ancien garde du corps de Louis XVI, il est toujours considéré comme le premier martyr de la Révolution.
Qu'ils soient notables ou simples citoyens ; qu'ils soient patriotes ou royalistes, de nombreux Lorousains se sont retrouvés impliqués après la Révolution française.
Dès le 6 mars 1793, on désigne, sur tout le territoire, les commissaires qui iront dans chaque commune le dimanche suivant pour organiser la garde nationale par canton. Ordonnée par la convention, l'opération vise à recenser la population virile pour préparer la levée des 300 000 hommes nécessaires. « Suivant la clé de répartition, pour le seul district de Clisson, ce sont 626 hommes que les autorités doivent trouver, dont 42 d'entre eux doivent provenir de la seule commune du Loroux-Bottereau », note l'historien lorousain Louis Bossard.
Né au Loroux et devenu avocat au parlement, c'est Jean-Julien Grasset, président du tribunal du district de Clisson, que l'on désigne pour assurer la tâche programmée le 10 mars 1793. « Il s'en acquitta avec zèle et fermeté, malgré la fermentation qui commençait à éclater », souligne le 20 juin 1794, la municipalité patriote. « Jean-julien Grasset assista le même jour à la fête que l'on donna au Loroux, à la mémoire du Sieur Pelletier (1) », signale Louis Bossard. Ce même dimanche, les commissaires sont insultés, maltraités et obligés de prendre la fuite dans toutes les communes du district de Clisson. Toutes, sauf trois : Le Loroux, Mouzillon et Le Pallet.
Mais dès le lendemain, le 11 mars 1793, l'insurrection au Loroux-Bottereau. Une centaine de patriotes lorousains sont arrêtés, dont trois femmes et quatre gendarmes. De 200 à 300 prisonniers, venant de tout le secteur, se retrouvent enfermés dans la chapelle Saint-Laurent, qui sert aussi de mairie à la municipalité. « À la tête des insurgés, se trouvent l'ancien maire et notaire, Antoine-Marie Tiger, le maître d'école, Julien Prodhomme, et l'intendant de la Haie-Bottereau, Pierre-Joseph Dufresnoy ». Ce dernier, déjà à la tête de plusieurs centaines d'hommes, dirige aussi l'insurrection des communes de Landemont et de Champtoceaux. « Il périra dans sa seigneurie de la Haie-Bottereau, le 20 janvier 1794 », conclut Louis Bossard.
(1) Marquis de Saint Fargeau et député de l'Yonne, le sieur Pelletier a voté la mort du roi. Assassiné par un ancien garde du corps de Louis XVI, il est toujours considéré comme le premier martyr de la Révolution.
Re: Le Loroux sous la Révolution française
1793 : l'instituteur Julien Prodhomme devient chef des insurgés
« Maître d'école au Loroux-Bottereau depuis la Toussaint 1784, le pédagogue Julien Prodhomme est devenu, neuf années plus tard, l'un des chefs locaux de l'insurrection vendéenne », affirme l'historien lorousain Louis Bossard. Le 24 février 1793, la Convention décide de lever 300 000 hommes sur tout le territoire. Le canton doit lui fournir 117 recrues, dont 42 pour la seule commune du Loroux-Bottereau. Placée sous la surveillance du citoyen Giraud, la liste des conscrits est établie le 10 mars.
C'est le lendemain que le tirage au sort a lieu. « Ce 11 mars, la tension est à son comble. Les jeunes conscrits se révoltent, insultent le garde national et occupent la mairie », poursuit Louis Bossard. Ils mettent l'ensemble des représentants de l'administration dehors, et « ils séquestrent aussi le curé jureur Gilles Valadon, ainsi qu'André Maussion, le futur président du tribunal civil de Loire-Inférieure (future Loire-Atlantique) ». En nommant comme chef Julien Prodhomme, l'instituteur de l'école communale, les rebelles à la République ignoraient sans aucun doute le destin qui allait lui être réservé.
Courant 1794, on retrouve Julien Prodhomme dans l'armée d'Anjou, dirigée par Jean-Nicolas Stofflet. Ancien soldat dans un régiment suisse en France et ancien garde-chasse au service du comte de Colbert-Maulévrier, Stofflet est devenu l'un des chefs militaires de tout premier plan lors du soulèvement vendéen. « C'est à son contact que le Lorousain Julien Prodhomme se voit confier la division locale de 5 300 hommes. Son quartier général fixé au Fief-Sauvin. Julien Prodhomme est aux côtés de Stofflet lors de l'attaque de la Châtaigneraie, en Vendée, où il est blessé. »
Le 5 mars suivant, Stofflet est furieux, lui qui a toujours refusé d'adhérer à ce traité fait arrêter Prodhomme. Transféré du Fief-Sauvin au quartier général de Maulévrier, le 12 mars 1795, l'ancien instituteur lorousain passe sans délai devant le tribunal militaire des armées catholiques et royales. Condamné à mort pour trahison, Julien Prodhomme périt aussitôt, massacré à coups de sabre par ses frères d'armes, dans la forêt de Maulévrier. « Deux mois plus tard, cette affaire aurait sans doute connu un tout autre dénouement. Jean-Nicolas Stofflet signe lui-même la paix avec la République le 2 mai 1795 à Saint-Florent-le-Vieil », conclut Louis Bossard.
Jean-Nicolas Stofflet est l'un des chefs militaires lors du soulèvement de la Vendée
Qu'ils soient notables ou simples citoyens, qu'ils soient patriotes ou royalistes, de nombreux Lorousains se sont retrouvés fortement impliqués lors de la Révolution française.« Maître d'école au Loroux-Bottereau depuis la Toussaint 1784, le pédagogue Julien Prodhomme est devenu, neuf années plus tard, l'un des chefs locaux de l'insurrection vendéenne », affirme l'historien lorousain Louis Bossard. Le 24 février 1793, la Convention décide de lever 300 000 hommes sur tout le territoire. Le canton doit lui fournir 117 recrues, dont 42 pour la seule commune du Loroux-Bottereau. Placée sous la surveillance du citoyen Giraud, la liste des conscrits est établie le 10 mars.
C'est le lendemain que le tirage au sort a lieu. « Ce 11 mars, la tension est à son comble. Les jeunes conscrits se révoltent, insultent le garde national et occupent la mairie », poursuit Louis Bossard. Ils mettent l'ensemble des représentants de l'administration dehors, et « ils séquestrent aussi le curé jureur Gilles Valadon, ainsi qu'André Maussion, le futur président du tribunal civil de Loire-Inférieure (future Loire-Atlantique) ». En nommant comme chef Julien Prodhomme, l'instituteur de l'école communale, les rebelles à la République ignoraient sans aucun doute le destin qui allait lui être réservé.
Courant 1794, on retrouve Julien Prodhomme dans l'armée d'Anjou, dirigée par Jean-Nicolas Stofflet. Ancien soldat dans un régiment suisse en France et ancien garde-chasse au service du comte de Colbert-Maulévrier, Stofflet est devenu l'un des chefs militaires de tout premier plan lors du soulèvement vendéen. « C'est à son contact que le Lorousain Julien Prodhomme se voit confier la division locale de 5 300 hommes. Son quartier général fixé au Fief-Sauvin. Julien Prodhomme est aux côtés de Stofflet lors de l'attaque de la Châtaigneraie, en Vendée, où il est blessé. »
Un chef local, tué par ses frères d'armes
Durant l'année 1794, des pourparlers de paix sont en cours entre les représentants de la toute nouvelle République et le général Charrette. « Quelques chefs d'Anjou, dont Julien Prodhomme, sont séduits par l'idée d'en finir avec ce conflit. Il figure au dix-huitième rang des vingt-et-un signataires du traité de paix de la Jaunaye, à Saint-Sébastien-sur-Loire, le 17 février 1795. »Le 5 mars suivant, Stofflet est furieux, lui qui a toujours refusé d'adhérer à ce traité fait arrêter Prodhomme. Transféré du Fief-Sauvin au quartier général de Maulévrier, le 12 mars 1795, l'ancien instituteur lorousain passe sans délai devant le tribunal militaire des armées catholiques et royales. Condamné à mort pour trahison, Julien Prodhomme périt aussitôt, massacré à coups de sabre par ses frères d'armes, dans la forêt de Maulévrier. « Deux mois plus tard, cette affaire aurait sans doute connu un tout autre dénouement. Jean-Nicolas Stofflet signe lui-même la paix avec la République le 2 mai 1795 à Saint-Florent-le-Vieil », conclut Louis Bossard.
Re: Le Loroux sous la Révolution française
Prêtre réfractaire, J.-P. Rouxeau est né au Loroux
« Qualifié d'habitué ou de chœur comme de nombreux autres prêtres à l'époque, Julien-Pierre Rouxeau a souvent participé à l'exercice du ministère paroissial », assure Louis Bossard, qui a disséqué le parcours de l'homme d'Église. Baptisé au Loroux-Bottereau le 8 mai 1734, Julien-Pierre Rouxeau est le fils de Julien Rouxeau, notaire et procureur fiscal de la seigneurerie de Briacé et aussi le frère utérin d'Antoine-Marie Tiger qui deviendra, en novembre 1791 le troisième maire de la commune.
Après avoir fréquenté le collège du Loroux où il apprend à lire et à écrire, on retrouve le jeune Rouxeau, tout juste âgé de 19 ans, diplômé comme maître ès-arts avec une thèse de physique. « Suite aux lettres de sous-diaconat obtenu le 5 mars 1757, il est ordonné prêtre deux ans plus tard, lors de ses 25 ans. » D'abord vicaire à Saint-Etienne-de-Mer-Morte en 1759, on le retrouve pendant trois ans à Saint-Julien-de-Concelles et en 1764 à La Chapelle-sur-Erdre.
« C'est grâce à un combat judiciaire acharné, qu'il devient titulaire des bénéfices très avantageux des chapellenies de la Brosse, de celle du Breil-Aubin et un peu plus tard de la Guestière », assure l'historien local. Ce nouveau statut lui faisant obligation de résider au Loroux, c'est en 1769 que l'on retrouve l'abbé Julien-Pierre Rouxeau, de retour dans son pays natal.
« En 1792, comme tous les prêtres non assermentés du département, il doit se rendre à Nantes pour y être assigné à résidence. Il figure dans le registre au n°260 sur les 392 qui répondent à l'obligation de se présenter chaque midi à l'appel nominal. » Indiqué pourtant comme malade, on retrouve notre prélat réfractaire signalé comme fugitif, caché et errant le, 18 juin 1792.
Échappant aux poursuites des patriotes, il suit l'armée vendéenne. Qualifié de vieux et d'infirme, on le localise un moment à Granville, dans le département de la Manche. C'est lui, pourtant, qui sauvera, au début de mars 1794, le très précieux registre mixte de 1792 et le premier registre de la confrérie du Saint-Sacrement fondée au Loroux en 1620.
« Ce n'est que par miracle que je les ai conservés », signalera plus tard, l'abbé Rouxeau dans ses écrits. « Emportés sur mon dos dans ma plus grande déroute en 1794, le 10 mars, le jour des incendies au Loroux, jusqu'au bois de l'Epau. Je les cachai dans l'embrasure de la fenêtre d'une maison brûlée, bien revêtue de carreaux. Un an après, un peu en paix, j'allai les quérir et les voilà », précise le prêtre dans son manuscrit.
« Malheureusement débroché vers les années 1985, le registre a perdu presqu'un tiers de ses pages. C'est au curé André Tremblay à qui l'on doit d'avoir fait de nouveau relier en juin 2001, les deux ouvrages de 1792 et de 1620 », signale Louis Bossard, en précisant que le précieux document est désormais hébergé en lieu sûr aux archives diocésaines. « C'est âgé de 77 ans, que l'enfant du pays Julien-Pierre Rouxeau devenu abbé dans sa paroisse natale, décédera à Nantes le 11 septembre 1811. »
C'est dans la chapelle de la Brosse au Loroux-Bottereau, que le 22 septembre 1783
Julien-Pierre Rouxeau célèbre un mariage dans l'une des trois chapellenies dont il est titulaire
Patriotes ou royalistes, de nombreux Lorousains se sont retrouvés fortement impliqués après la Révolution française.Julien-Pierre Rouxeau célèbre un mariage dans l'une des trois chapellenies dont il est titulaire
« Qualifié d'habitué ou de chœur comme de nombreux autres prêtres à l'époque, Julien-Pierre Rouxeau a souvent participé à l'exercice du ministère paroissial », assure Louis Bossard, qui a disséqué le parcours de l'homme d'Église. Baptisé au Loroux-Bottereau le 8 mai 1734, Julien-Pierre Rouxeau est le fils de Julien Rouxeau, notaire et procureur fiscal de la seigneurerie de Briacé et aussi le frère utérin d'Antoine-Marie Tiger qui deviendra, en novembre 1791 le troisième maire de la commune.
Après avoir fréquenté le collège du Loroux où il apprend à lire et à écrire, on retrouve le jeune Rouxeau, tout juste âgé de 19 ans, diplômé comme maître ès-arts avec une thèse de physique. « Suite aux lettres de sous-diaconat obtenu le 5 mars 1757, il est ordonné prêtre deux ans plus tard, lors de ses 25 ans. » D'abord vicaire à Saint-Etienne-de-Mer-Morte en 1759, on le retrouve pendant trois ans à Saint-Julien-de-Concelles et en 1764 à La Chapelle-sur-Erdre.
« C'est grâce à un combat judiciaire acharné, qu'il devient titulaire des bénéfices très avantageux des chapellenies de la Brosse, de celle du Breil-Aubin et un peu plus tard de la Guestière », assure l'historien local. Ce nouveau statut lui faisant obligation de résider au Loroux, c'est en 1769 que l'on retrouve l'abbé Julien-Pierre Rouxeau, de retour dans son pays natal.
Un homme d'Église, doué pour les affaires
« Un an après, avec 1500 livres de traitement brut annuel, il perçoit plus de revenus que le curé de la paroisse qui a, lui, à sa charge, l'entretien de ses deux vicaires, de quatre domestiques ainsi que de trois chevaux. » Qualifié de polémiste et d'érudit, l'homme d'Église qui est entré dans la confrérie du Saint-Sacrement dès 1759, est nommé prévôt ecclésiastique le 30 juin 1791.« En 1792, comme tous les prêtres non assermentés du département, il doit se rendre à Nantes pour y être assigné à résidence. Il figure dans le registre au n°260 sur les 392 qui répondent à l'obligation de se présenter chaque midi à l'appel nominal. » Indiqué pourtant comme malade, on retrouve notre prélat réfractaire signalé comme fugitif, caché et errant le, 18 juin 1792.
Échappant aux poursuites des patriotes, il suit l'armée vendéenne. Qualifié de vieux et d'infirme, on le localise un moment à Granville, dans le département de la Manche. C'est lui, pourtant, qui sauvera, au début de mars 1794, le très précieux registre mixte de 1792 et le premier registre de la confrérie du Saint-Sacrement fondée au Loroux en 1620.
« Ce n'est que par miracle que je les ai conservés », signalera plus tard, l'abbé Rouxeau dans ses écrits. « Emportés sur mon dos dans ma plus grande déroute en 1794, le 10 mars, le jour des incendies au Loroux, jusqu'au bois de l'Epau. Je les cachai dans l'embrasure de la fenêtre d'une maison brûlée, bien revêtue de carreaux. Un an après, un peu en paix, j'allai les quérir et les voilà », précise le prêtre dans son manuscrit.
« Malheureusement débroché vers les années 1985, le registre a perdu presqu'un tiers de ses pages. C'est au curé André Tremblay à qui l'on doit d'avoir fait de nouveau relier en juin 2001, les deux ouvrages de 1792 et de 1620 », signale Louis Bossard, en précisant que le précieux document est désormais hébergé en lieu sûr aux archives diocésaines. « C'est âgé de 77 ans, que l'enfant du pays Julien-Pierre Rouxeau devenu abbé dans sa paroisse natale, décédera à Nantes le 11 septembre 1811. »
Re: Le Loroux sous la Révolution française
Honoré-Aymé Renoul, chirurgien dans l'armée de Charette
Né le 30 avril 1766, à Drain, dans le Maine-et-Loire, le jeune Honoré-Aymé Renoul devient orphelin dès l'âge de 7 ans. Après des études à l'université d'Angers où il suit des cours de médecine, il intègre l'école des chirurgiens de marine à Nantes. Auréolé le 27 janvier 1787, à seulement 21 ans, du titre de maître ès arts libéraux à la faculté d'Angers, le jeune médecin, avide de découvrir le monde, décide de jouer les globe-trotters.
« Il embarque à Nantes sur le navire négrier Les Deux Sœurs, comme chirurgien en second », confirme son descendant, Henry Renoul. Il est de retour à Nantes le 18 mai 1788, après avoir fait plusieurs escales de traite négrière sur les côtes du Congo, du Gabon mais aussi en Martinique et à Saint-Domingue. Constatant les mauvais traitements prodigués aux noirs, le jeune chirurgien décide de mettre sac à terre. « C'est à son retour en Loire-Inférieure (ancienne Loire-Atlantique) qu'il est reçu par l'académie de chirurgie de Nantes pour exercer la médecine et la chirurgie à terre. C'est en novembre 1792 qu'il vient s'installer une première fois au Loroux-Bottereau dans le but de pratiquer son art », assure Henry Renoul.
Revenu habité au Loroux-Bottereau, c'est le 14 août 1805 que la famille Renoul achète une maison dans l'actuelle rue des Forges. Conseiller municipal en 1814, Honoré-Aymé Renoul est nommé le 10 septembre 1817, par ordonnance du roi, chirurgien-major de la 3 e légion de la garde nationale.
Le 30 août 1826, le roi connaissant le dévouement et les malheurs de maître Renoul, lui accorde une pension de 300 livres. Légitimiste comme beaucoup d'autres conseillers municipaux, il refuse en 1830 de prêter serment de fidélité à Louis-Philippe, provoquant la dissolution du conseil. Honoré-Aymé Renoul décède le 3 février 1844 et repose dans le cimetière de la commune.
(1) Partie pour Granville dans l'espoir de trouver des renforts venus d'Angleterre, l'armée vendéenne finit par se replier à Savenay où elle est anéantie le 23 décembre 1793.
Portrait du Lorousain Honoré-Aymé Renoul
Qu'ils soient notaires, maires, maître d'école, prêtres ou simples citoyens ; qu'ils soient patriotes ou royalistes, de nombreux Lorousains se sont retrouvés fortement impliqués lors de la Révolution française.Né le 30 avril 1766, à Drain, dans le Maine-et-Loire, le jeune Honoré-Aymé Renoul devient orphelin dès l'âge de 7 ans. Après des études à l'université d'Angers où il suit des cours de médecine, il intègre l'école des chirurgiens de marine à Nantes. Auréolé le 27 janvier 1787, à seulement 21 ans, du titre de maître ès arts libéraux à la faculté d'Angers, le jeune médecin, avide de découvrir le monde, décide de jouer les globe-trotters.
« Il embarque à Nantes sur le navire négrier Les Deux Sœurs, comme chirurgien en second », confirme son descendant, Henry Renoul. Il est de retour à Nantes le 18 mai 1788, après avoir fait plusieurs escales de traite négrière sur les côtes du Congo, du Gabon mais aussi en Martinique et à Saint-Domingue. Constatant les mauvais traitements prodigués aux noirs, le jeune chirurgien décide de mettre sac à terre. « C'est à son retour en Loire-Inférieure (ancienne Loire-Atlantique) qu'il est reçu par l'académie de chirurgie de Nantes pour exercer la médecine et la chirurgie à terre. C'est en novembre 1792 qu'il vient s'installer une première fois au Loroux-Bottereau dans le but de pratiquer son art », assure Henry Renoul.
Chirurgien dans la division royaliste
Touché par l'insurrection vendéenne, le jeune médecin, qui n'a que 27 ans, s'engage rapidement comme chirurgien dans la division royaliste de Lyrot de la Patouillerie. Attaché dans un premier temps à l'hôpital militaire de Saint-Laurent-sur-Sèvre, il est évacué le 10 octobre 1793 vers Beaupréau. Passant la Loire, Honoré-Aymé Renoul participe à la virée de Galerne (1) , jusqu'au désastre de Savenay. Nommé chirurgien-major dans la division du Fief-Sauvin, dépendant de Stofflet, il y rencontre un autre Lorousain en la personne du maître d'école Julien Prodhomme. Le médecin-chirurgien y restera jusqu'à la pacification de la Jaunaye.Revenu habité au Loroux-Bottereau, c'est le 14 août 1805 que la famille Renoul achète une maison dans l'actuelle rue des Forges. Conseiller municipal en 1814, Honoré-Aymé Renoul est nommé le 10 septembre 1817, par ordonnance du roi, chirurgien-major de la 3 e légion de la garde nationale.
Le 30 août 1826, le roi connaissant le dévouement et les malheurs de maître Renoul, lui accorde une pension de 300 livres. Légitimiste comme beaucoup d'autres conseillers municipaux, il refuse en 1830 de prêter serment de fidélité à Louis-Philippe, provoquant la dissolution du conseil. Honoré-Aymé Renoul décède le 3 février 1844 et repose dans le cimetière de la commune.
(1) Partie pour Granville dans l'espoir de trouver des renforts venus d'Angleterre, l'armée vendéenne finit par se replier à Savenay où elle est anéantie le 23 décembre 1793.
Re: Le Loroux sous la Révolution française
Il y aurait une véritable encyclopédie à faire sur le pays du Loroux.
Ce que je note, en marge de l'histoire, c'est le fait que les quotidiens régionaux accordent de plus en plus de place aux Guerres de Vendée. Le "Courrier de l'Ouest" consacrait ainsi quelques lignes à Jeanne Robin, il y a quelques jours:
https://cheneethibou.forumactif.org/t9-jeanne-robin-dans-le-courrier-de-l-ouest
Puis ce fut "La Nouvelle République" qui publia récemment un article sur la Durbelière.
Le journalisme ouvrirait-il enfin un peu les yeux sur notre histoire ?
Ce que je note, en marge de l'histoire, c'est le fait que les quotidiens régionaux accordent de plus en plus de place aux Guerres de Vendée. Le "Courrier de l'Ouest" consacrait ainsi quelques lignes à Jeanne Robin, il y a quelques jours:
https://cheneethibou.forumactif.org/t9-jeanne-robin-dans-le-courrier-de-l-ouest
Puis ce fut "La Nouvelle République" qui publia récemment un article sur la Durbelière.
Le journalisme ouvrirait-il enfin un peu les yeux sur notre histoire ?
Re: Le Loroux sous la Révolution française
On peut dire un grand merci à Henry Renoul (qui fait tout pour promouvoir l'histoire de son cher Loroux) !
Re: Le Loroux sous la Révolution française
Est-il possible de trouver quelque part sur internet la liste des victimes du Loroux-Bottereau durant les années 1793-1794 ?
J'ai vu sur le site des Archives de la Vendée la mention de ce livre : Guerre de Vendée et Le Loroux (1789-1796) par Louis Bossard
BIB MEM 417-1 - Guerre de Vendée et Le Loroux (1789-1796) : exposition, du 2 avril au 12 juin 1994, à l'Office de tourisme du Loroux-Bottereau / [préparée par le] Groupe patrimoine du Syndicat d'initiative du Loroux-Bottereau. - Le Loroux-Bottereau : Syndicat d'initiative, 1994.
Il comprend une liste de noms mais n'est apparemment pas consultable en ligne...
J'ai pu trouver en cherchant un peu une liste de victimes lors du passage des Colonnes Infernales au Loroux, mais je ne trouve rien sur les Lorousains de la Virée de Galerne, qui sont pourtant partis nombreux en suivant leur commandant de Division Lyrot de La Patouillère. Nombreux sont morts outre-Loire durant l'expédition, d'autres furent capturés durant leur fuite à la fin de la Virée de Galerne et exécutés à Nantes ou à Angers, d'autres enfin en réchappèrent et purent rentrer au pays. Existe-t-il une liste de ces hommes?
J'ai vu sur le site des Archives de la Vendée la mention de ce livre : Guerre de Vendée et Le Loroux (1789-1796) par Louis Bossard
BIB MEM 417-1 - Guerre de Vendée et Le Loroux (1789-1796) : exposition, du 2 avril au 12 juin 1994, à l'Office de tourisme du Loroux-Bottereau / [préparée par le] Groupe patrimoine du Syndicat d'initiative du Loroux-Bottereau. - Le Loroux-Bottereau : Syndicat d'initiative, 1994.
Il comprend une liste de noms mais n'est apparemment pas consultable en ligne...
J'ai pu trouver en cherchant un peu une liste de victimes lors du passage des Colonnes Infernales au Loroux, mais je ne trouve rien sur les Lorousains de la Virée de Galerne, qui sont pourtant partis nombreux en suivant leur commandant de Division Lyrot de La Patouillère. Nombreux sont morts outre-Loire durant l'expédition, d'autres furent capturés durant leur fuite à la fin de la Virée de Galerne et exécutés à Nantes ou à Angers, d'autres enfin en réchappèrent et purent rentrer au pays. Existe-t-il une liste de ces hommes?
V.F.H.78- Messages : 8
Date d'inscription : 03/09/2013
Age : 44
Localisation : Poissy
Re: Le Loroux sous la Révolution française
Liste de victimes de la Révolution à La Boissière-du-Doré : http://www.lechatdelavoisine.fr/vignoble-nantais/victimes-des-guerres-de-vendee-a-la-boissiere-du-dore.html
Liste de victimes de la Révolution au Loroux-Bottereau : http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/div/resultcommune.php?idsource=39805
Liste de victimes de la Révolution au Loroux-Bottereau : http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/div/resultcommune.php?idsource=39805
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