Le général Tuncq

Un lecteur de mon blog vient de m'adresser un message concernant le général Tuncq :

« Tuncq est venu vivre dans notre village dans l'Oise : Trie-Château. Il y eu un fils Brutus inscrit dans notre état civil. Il semble que d'autres généraux Danicant, Thevenet, Chedevillle y vécurent... Musset le conventionnel fut propriétaire d'un ancien couvent qu'il revendit au général Morand gouverneur de la Corse. Crétin colonel leur était semble-t-il apparenté. Nos sources sont modestes. Mais nous aimerions en connaître plus... Auriez vous des infos complémentaires ? »

Après une recherche sommaire, j'ai effectivement trouvé des documents généalogiques sur Tuncq, notamment sur son fils Brutus. J'ai lu également que le général Jean-Baptiste Crétin lui était apparenté, ainsi que le conventionnel Musset et le général baron Joseph Morand.

Pour ce qui nous concerne, Augustin Tuncq est né à Conteville, dans la Somme, le 27 août 1746. Son père Jean était tisserand. Capitaine dans la garde nationale de Chatou, Tuncq participa à l'attaque des Tuileries le 10 août 1792. Nommé général de brigade en juin 1793, il fut envoyé à Luçon, ville qu'il défendit par deux fois contre les Vendéens, le 28 juillet et le 14 août 1793. Il fut en revanche battu à la bataille de Chantonnay, le 5 septembre suivant. Destitué et incarcéré à Paris, il fut libéré à la fin de l'année 1794 et renvoyé dans l'Ouest, puis à l'armée du Rhin en 1796. Il meurt à Paris en février 1800.

Pour les recherches généalogiques, le nom s'écrit parfois Tuncq, Tunc, Tunck, voire de Tuncq ou Le Tuncq.

Augustin Tuncq avait épousé Marie Françoise Pélagie Chefdeville. Je suis peut-être passé un peu vite sur le registre de Trie-Château, mais je n'y ai pas vu d'acte de baptême de leur fils Brutus. Par contre, les documents rassemblés pour sa remise de la Légion d'honneur le déclarent né le samedi 24 septembre 1791 à Saint-Jullien, succursale de la paroisse de Landerneau (Finistère).

Je vous joins une curieuse anecdote fournie par ce même correspondant :

« Sautereau, représentant du peuple à Rouen, écrit à la Convention que le général Tuncq, mis en liberté après une longue détention, s'était, aux termes de la loi qui ordonne aux officiers destitués de se retirer à 20 lieues de Paris, réfugié avec sa femme et ses enfants dans la chaumière de sa mère. Une modique rente de 400 livres que possède cette mère était la seule ressource de toute cette famille. Tuncq vient d'être obligé de quitter cette retraite, parce que la municipalité lui a prouvé qu'elle n'était distante que de 18 lieues et demie. Ce brave militaire, qui a rendu de grands services dans la Vendée, est maintenant en proie à tous les besoins, sans asile et sans ressources. »

(cité dans Le Mercure de France, en date du 8 vendémiaire an III, 29 septembre 1794)

L'acte de baptême du fils arrive....

Nicolas, tu n'as plus qu'à demander à ton contact de venir s'inscrire ici...  

Brutus Tuncq né le 27 décembre 1792, à Trie-Château

Je reviens à la question de mon correspondant, à propos des liens qui unissent toutes ces personnalités de la Révolution dans ce village de Trie-Château.

Je n'ai pas trouvé de rapports généalogiques pour Tuncq ni Musset. En revanche, le général Joseph Morand (1759-1813) s'est marié en 1785 avec Jeanne Angélique Crétin, ce qui pourrait le rapprocher du général Jean-Baptiste Crétin.

D'autre part, un Jean-Baptiste Crétin était présent à Trie-Château en 1821, puisqu'on trouve ce nom parmi les témoins d'un mariage.