La prison d'Auray
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La prison d'Auray
Sous l'Ancien régime, le sénéchal est le représentant de la justice royale. Il exerce son pouvoir sur l'ensemble du pays d'Auray et siège à l'auditoire situé a l'étage des halles, sur la place du Martray (place de la république aujourd'hui). Ceci explique la présence d'une prison attenante à cet édifice.
Mais, vers 1760, cette geôle montre de sérieuses avaries et handicape le déroulement de la justice. Il devient urgent de construire un nouveau bâtiment, plus grand et adapté, d'autant que la prison forme sur la place une forte saillie et gêne la circulation. Il faut attendre 1786 pour que ces travaux financés par Louis XVI et menés par l'architecte Jean Detaille de Kerroyant commencent.
Achevée en 1788 sur un terrain de la rue du Jeu de Paume, la nouvelle prison a le titre prison royale. Elle est l'une des plus modernes du département. Ceinturée de hauts murs et disposant de vastes cellules elle peut accueillir 90 détenus. Installé avec sa famille dans les deux pièces du rez-de-chaussée, le concierge assure la surveillance des détenus et l'entretien du bâtiment. Au bout du couloir se trouvent deux cellules disciplinaires qui témoignent de la dureté de l'univers carcéral. Ils disposent de vastes bat-flancs (lit en bois inclinés) sur lesquels dormaient les prisonniers côte à côte. Les latrines placées à l’intérieur de la pièce étaient source de maladie. Les doubles portes et les doubles grilles croisées des fenêtres laissaient peu d'espoir d'évasion. Des graffitis recouvrent les lits et les volets en bois de ces geôles, un nom de famille, une date, des dessins, montrent comment les détenus passaient le temps laissant ainsi une trace de leur passage. L'étage était occupé par sept grandes cellules collectives appelées chambres. Les détenus y dormaient séparément sur des lits de camp et les latrines étaient placées à l'écart dans le couloir. Une huitième pièce servait de chapelle. Le régime alimentaire des prisonniers était sommaire, une ration de pain et d'eau par jour. Il faut attendre 1840 pour que soit servi une soupe à base de légumes et de viande.
Pendant la période révolutionnaire, les effectifs de la prison dépassaient régulièrement 90 détenus. Des groupes de forçats y font en effet étape pour une nuit ou deux avant de prendre le bateau pour le pénitencier de Belle-Ile-en-Mer. De nombreux royalistes y furent internés dans l'attente de leurs jugements après la bataille de Quiberon. Georges Cadoudal y fut même enfermé à deux occasion en 1793 et 1794.
La prison d'Auray cessa son activité en 1897. Vers la fin des années 1970, le bâtiment se dégrade et risque d'être détruit. Sous l'impulsion des riverains et quelques passionnés d'histoire, le bâtiment est sauvé et restauré, bien qu'une partie de la prison ait disparue. Le rez-de-chaussée est resté intact et permet d'avoir une trace de ce passé. A l’intérieur d'une cellule, une statue de Chouan ainsi qu'une statue de Georges Cadoudal vous accueillent, un fusil et un boulet trouvés dans les dunes près de Quiberon sont également visibles.
Mais, vers 1760, cette geôle montre de sérieuses avaries et handicape le déroulement de la justice. Il devient urgent de construire un nouveau bâtiment, plus grand et adapté, d'autant que la prison forme sur la place une forte saillie et gêne la circulation. Il faut attendre 1786 pour que ces travaux financés par Louis XVI et menés par l'architecte Jean Detaille de Kerroyant commencent.
Achevée en 1788 sur un terrain de la rue du Jeu de Paume, la nouvelle prison a le titre prison royale. Elle est l'une des plus modernes du département. Ceinturée de hauts murs et disposant de vastes cellules elle peut accueillir 90 détenus. Installé avec sa famille dans les deux pièces du rez-de-chaussée, le concierge assure la surveillance des détenus et l'entretien du bâtiment. Au bout du couloir se trouvent deux cellules disciplinaires qui témoignent de la dureté de l'univers carcéral. Ils disposent de vastes bat-flancs (lit en bois inclinés) sur lesquels dormaient les prisonniers côte à côte. Les latrines placées à l’intérieur de la pièce étaient source de maladie. Les doubles portes et les doubles grilles croisées des fenêtres laissaient peu d'espoir d'évasion. Des graffitis recouvrent les lits et les volets en bois de ces geôles, un nom de famille, une date, des dessins, montrent comment les détenus passaient le temps laissant ainsi une trace de leur passage. L'étage était occupé par sept grandes cellules collectives appelées chambres. Les détenus y dormaient séparément sur des lits de camp et les latrines étaient placées à l'écart dans le couloir. Une huitième pièce servait de chapelle. Le régime alimentaire des prisonniers était sommaire, une ration de pain et d'eau par jour. Il faut attendre 1840 pour que soit servi une soupe à base de légumes et de viande.
Pendant la période révolutionnaire, les effectifs de la prison dépassaient régulièrement 90 détenus. Des groupes de forçats y font en effet étape pour une nuit ou deux avant de prendre le bateau pour le pénitencier de Belle-Ile-en-Mer. De nombreux royalistes y furent internés dans l'attente de leurs jugements après la bataille de Quiberon. Georges Cadoudal y fut même enfermé à deux occasion en 1793 et 1794.
La prison d'Auray cessa son activité en 1897. Vers la fin des années 1970, le bâtiment se dégrade et risque d'être détruit. Sous l'impulsion des riverains et quelques passionnés d'histoire, le bâtiment est sauvé et restauré, bien qu'une partie de la prison ait disparue. Le rez-de-chaussée est resté intact et permet d'avoir une trace de ce passé. A l’intérieur d'une cellule, une statue de Chouan ainsi qu'une statue de Georges Cadoudal vous accueillent, un fusil et un boulet trouvés dans les dunes près de Quiberon sont également visibles.
le moing patrick- Messages : 2
Date d'inscription : 19/08/2013
Re: La prison d'Auray
L'ancienne prison d'Auray (transformée en appartements, seul deux cachots au rez-de-chaussée ont été conservés)
Portes et entrées des cachots
Patrick, très ému, à côté de la statue de Cadoudal
Statue de Chouan dans une cellule de la prison d'Auray
Paillasse gravée par les prisonniers prison d'Auray
Fusil et boulet trouvés dans les dunes à Plouharnel, près de Quiberon
Cachots de la prison qui a failli disparaître lors de la restauration du bâtiment ; ces derniers ont été preservés et sauvés grâce à des passionnés d'histoire (dixit la guide lors des Journées du Patrimoine)
Re: La prison d'Auray
Merci à Patrick de participer à la vie de ce forum avec son petit reportage et merci à Nicolas de venir en aide aux débutants.
La prison d'Auray et l'ancienne chapelle de la Congrégation
Sur les volets de la prison d'Auray, comme sur les paillasses, les détenus ont gravés leurs noms
Chapelle de la Congrégation à Auray (dans cette chapelle furent enfermés et jugés les royalistes capturés après la bataille de Quiberon) cette chapelle est actuellement occupée par l' Office de Tourisme de la ville d'Auray
Inscription sur la chapelle de la Congrégation d'Auray
Paillasse gravée par les détenus de la prison d'Auray
Inscriptions gravées
Intérieur de la chapelle de la Congrégation d'Auray
Décor d'un balcon à l'intérieur de la chapelle de la Congrégation d'Auray
Latrines de la prison d'Auray
La prison d'Auray et l'ancienne chapelle de la Congrégation
L'ancienne chapelle de la Congrégation fut le siège de l'une des commissions militaires chargées de juger (et de condamner le plus souvent) les prisonniers royalistes et chouans capturés par les républicains après de désastre de Quiberon (juillet 1795).
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